Pieds brûlés par des chaussures neuves

Depuis plusieurs jours, nous relatons la mésaventure d’une Béthunoise et de deux Valenciennoises dont les pieds ont été brûlés par des chaussures neuves. 

Pieds brûlés par des chaussures neuves

Depuis, les témoignages se sont multipliés dans la région. Décryptage d’un dangereux phénomène.

De quoi parle-t-on ?



Début juillet, une Béthunoise se retrouve avec les pieds brûlés après avoir porté des chaussures en cuir neuves, produites en Turquie.

Le diagnostic du médecin est sans appel : brûlures chimiques, avec suspicion de DMFu (diméthylfumarate), un composé antimoisissures qui n’est plus autorisé dans l’Union européenne depuis 2009 mais qu’on retrouve encore dans certains canapés, textiles ou chaussures. S’ensuivront sept jours d’incapacité temporaire de travail.

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Une semaine plus tard, deux femmes du Valenciennois réagissent à leur tour. Leurs témoignages ressemblent étrangement à celui de la Béthunoise : des chaussures neuves, «  made in China  » cette fois, qui provoquent des démangeaisons, puis des cloques, des brûlures ou des ulcères.

Mercredi encore, de nouveaux témoignages dont celui d’une Bruaysienne de 72 ans qui affirmait par téléphone avoir vécu la même douloureuse mésaventure, au mois de juin. Avec, à chaque fois, le même diagnostic des médecins : allergie, vraisemblablement provoquée par les chaussures.

D’où viennent ces allergies ?

Joëlle Féliot, directrice de la DDPP du Nord (Direction départementale de la protection de la population) préfère se montrer prudente. «  C’est difficile à dire, il n’y a pas de généralité. Les allergies cutanées peuvent être provoquées par une multitude de substances. Il n’y a pas que le diméthylfumarate.  »

Toutefois, si les soupçons semblent peser sur ce dernier, c’est parce que, selon le ministère des Solidarités et de la Santé,«  une série de cas d’allergies cutanées dont l’origine probable ou certaine est le DMFu ont été signalés depuis 2008 aux pouvoirs publics  ».

« Mis à part des témoignages dont il est régulièrement question dans La Voix du Nord, nous n’avons pas de remontées de la part des victimes »

Depuis, son utilisation comme antifongique (antimoisissures) a été interdite en France. Le problème, c’est que certains produits d’importation (habillement, textile…) «  en provenance des pays à climat chaud ou humide, peuvent avoir été traités ou exposés à cette substance et se retrouver sur le marché malgré l’interdiction d’importation  ». Pour autant, des analyses doivent être réalisées sur le produit mis en cause avant de pouvoir conclure à un effet du DMFu.

Que faire si ça m’arrive ?

Le maintien du contact avec l’objet contaminé pouvant aggraver les symptômes (éruption cutanée, démangeaisons, cloques…), il est important de réagir vite. En cas de réaction allergique cutanée, contactez immédiatement votre médecin ou rendez-vous chez un dermatologue. Il est également conseillé de signaler les symptômes au centre antipoison le plus proche de chez vous : un tel signalement permet en effet de prendre en compte votre cas dans les bilans qui sont régulièrement effectués sur le sujet.

La DDPP du Nord invite également les victimes à se faire connaître (via son adresse mail ddpp@nord.gouv.fr ).

«  Pour qu’une enquête soit menée sur les produits en question, il faut déjà avoir connaissance des cas et du contexte : s’agit-il d’une réaction allergique ou d’un problème de composition ? Mis à part les témoignages dont il est régulièrement question dans La Voix du Nord, nous n’avons pas de remontées de la part des victimes. Or, des prélèvements peuvent être effectués et analysés sur signalement. Cela peut aller jusqu’au retrait du produit incriminé  », précise Joëlle Féliot. L’UFC Que choisir peut, elle aussi, être contactée. Robert Bréhon, son président pour la région, précise que l’association «  contacte alors la Direction de la concurrence, afin de remonter jusqu’au fabricant  ».

Pourquoi y a-t-il toujours autant de victimes ?

Malgré les interdictions prononcées à l’encontre des produits tels que le DMFu, de nouveaux cas d’allergies se déclarent chaque année. «  Quand une molécule est interdite, les chercheurs des pays incriminés travaillent pour trouver d’autres molécules  », explique Robert Bréhon, président de l’association de consommateurs UFC-Que choisir Hauts-de-France. Et ces nouvelles molécules ne sont pas interdites. «  Il faut attendre un accident, tel que celui de cette Béthunoise, pour pouvoir mener l’enquête et, en cas de risque avéré, l’ajouter à la liste des produits interdits. »

Aussi, certains fabricants et importateurs ne tiennent pas compte des réglementations. C’est alors aux Douanes et aux services des fraudes de déceler les produits interdits. «  Ça se fait un peu au hasard  », déplore Robert Bréhon. La faute au «  manque d’inspecteurs et de vérifications  », conséquence «  des réductions de postes dans la fonction publique  ».

En 2008, déjà...

Des affaires de textiles irritants venus de Chine, la région en connaît au moins depuis juin 2008. À l’époque, ce sont d’abord les très médiatiques « fauteuils Conforama » qui sont sur la sellette.

Eczéma, brûlures, état de santé général dégradé... plusieurs plaintes remontent jusqu’à l’enseigne, dont celle de la Villeneuvoise Claudette Lemoine qui organise ici une partie de la défense des victimes. En cause, le dyméthylfumarate (DMFu).

Conforama écrit à 38 000 de ses clients, reprend près de 800 fauteuils et indemnise à l’amiable plus de 400 victimes, les plus lourdement atteintes, pour des montants allant parfois jusqu’à 30 000 euros...

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